Quand est-ce le bon moment pour envoyer son manuscrit à un éditeur? C'est une question qui a été posée à un panel de directeurs littéraires lors du dernier Boréal.
Tel que rapporté sur La plume et le poing, Guillaume Voisine suggère d'envoyer son texte lorsqu'on est écoeuré de le relire. De son côté, Yves Meynard (merci Gen) suggère que le manuscrit a besoin d'un avis professionnel lorsqu'une nouvelle version ressemble beaucoup à la précédente. En me basant sur les propos de Meynard, je vous propose une étude de cas basée sur l'un de mes romans, qui a passé par 26 révisions avant que je ne me sente prêt à l'envoyer à un éditeur.
À l'aide de Sherlock, un logiciel d'analyse de documents servant à diagnostiquer les cas de plagiat, j'ai comparé les différentes versions de mon roman afin de voir son évolution de version en version. Le graphique ci-dessous montre le % de similitude de chaque version du document (1 à 26), comparativement à la version finale (26), le tout s'échelonnant sur environ 8 ans.
Première constatation, on observe des changements d'environ 75% entre la version initiale et la version finale. On observe aussi de nombreux plateaux s'échelonnant sur plusieurs mois, voire plusieurs années, suivis de hausses importantes, en particulier au début et à la fin du processus. Est-ce que j'aurais dû envoyer mon manuscrit entre les mois 40 et 70, étant donné que ce plateau a duré trop longtemps? Peut-être, mais je ne l'ai pas fait parce que j'avais l'intuition que quelque chose clochait. C'est possible qu'un directeur littéraire aurait apprécié, trouvé le bobo et proposé une solution miracle, mais ça a quand même été un exercice instructif que d'attendre plusieurs années l'épiphanie qui m'a rendu satisfait de mon texte.
Je crois que ça a été mentionné lors du panel : Il faut se faire confiance et suivre son intuition.
C'était Yves Ménard, pas Joël qui donnait cet excellent conseil. ;)
RépondreSupprimerCela dit, pendant un plateau, c'est peut-être simplement un autre lecteur que tu aurais pu consulter pour qu'il t'aide à trouver le bobo, pas un éditeur...
Nom d'un chien, merci Gen d'avoir pianoté sur Bibitte pendant tout le panel!
RépondreSupprimerPour ce qui est des lecteurs, il y en a en effet eu plusieurs pendant le processus. Tellement qui je n'ose pas les nommer de peur d'en oublier. Ça coïncide probablement avec les augmentation du % de différence. Quand on fait trop de version d'un texte, on finit pas épuiser ses lecteurs! Cela dit, comme c'était un premier roman, j'ai eu beaucoup de problèmes à régler avant de le rendre intéressant.
lol! Bibite est bien contente d'avoir été utile ;P (Et ce panel là, je l'ai effectivement pris presque complètement en note. Ça valait la peine)
RépondreSupprimerC'est vraiment intéressant d'avoir utilisé Sherlock comme ça! :)
RépondreSupprimerça prenait bien un maudit biostatisticien pour détourner l'utilisation d'un logiciel et en faire des graphs!
RépondreSupprimerLe plus cool c'est que j'avais encore toutes ces version en main!
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