L'un des grands plaisirs que j'ai eus à lire Prime Time, c'est de voir le visage des passagers de l'autobus qui regardaient avec malaise la couverture du roman que je lisais. Heureusement, ce ne fut pas mon seul plaisir !
Prime Time, c'est l'histoire de la chute de la télé-réalité et de sa rédemption par l'horreur en direct. OK, ça ne vous dit pas grand-chose, alors je vais détailler un peu. Lou et Bernie sont deux cannibales/tueurs en série qui ont commis des crimes ignobles afin d'avoir la chance de partir en grande sur la chaise électrique, en direct à la télévision. Juste après leur exécution doit démarrer la plus grosse série de télé-réalité de la saison : Prick Tease, où un épais doit résister aux charmes siliconés d'une porn-star. Le plan des psychopathes échoue et ils se retrouvent sur le plateau de Prick Tease, accompagnés d'une maniaque à la tronçonneuse.
Prime Time sort de l'ordinaire et a un style coloré pile-poil dans le bon ton. Plusieurs répliques d'argot français sont très drôles. La portion critique de la télé-réalité est divertissante. Prime Time montre bien le côté opportuniste, voire rapace, de cette industrie, ainsi que le côté carrément vide et stupide de son contenu. C'est cet aspect qui constitue le point central du roman et qui lui confère son intérêt. De ce point de vue, le roman est une réussite. D'un autre côté, l'aspect horreur du roman est relégué à un élément de décors et ça m'a un peu déçu. Ainsi, même si les personnages les plus intéressants de ce roman sont les deux tueurs cannibales, ils ne m'ont pas convaincu qu'ils étaient si sadiques et cruels. Certes, ils manquent de sens moral et ils ont les références littéraires pour l'appuyer, mais ils me semblent surtout portés sur l'exagération de leurs crimes. L'ajout de scènes sanglantes festives aurait pu permettre de justifier leur passé de meurtriers cannibales. Malgré cela, j'ai quand même bien aimé ma lecture.
Prime Time est un livre à lire si vous aimez détester la télé-réalité, mais d'autres livres pourraient être plus intéressants si vous désirez une histoire d'horreur pure et dure sur les cannibales ou sur la télé-réalité.
Merci de tes bons mots, Frédérick. Disons que nous nous sommes purgés de téléréalité! Il y a aussi le côté magouille derrière tout ça qui nous a bien amusés.
RépondreSupprimerPour ce qui est de l'horreur, il ne faut pas se surprendre qu'il n'y en ait guère. Après tout, il se trouve dans une collection de SF et est présenté comme une satire.