Lors de cette table ronde, j'ai appris que Claude Bolduc ne rêvait pas, mais qu'il pouvait très bien s'imaginer l'effet qu'avaient les cauchemars sur les gens. La discussion fut animée et très intéressante. Des références aux cycles oniriques de Lovecraft jusqu'aux expériences des panelistes, ce fut un moment très instructif et agréable.
Évidemment, en tant que créateur d'horreurs, le rêve a une certaine place dans mes textes. Dans mon roman Cannibale Blues, j'utilise le rêve afin de montrer ce que les moments d'éveil, plus rationnels, ne peuvent pas toujours montrer : les tourments de ma cannibale favorite. Quelle est sa relation avec ceux qu'elle a tué ? A-t-elle des remords ? Est-ce que son psyché est sain ou bien s'il se fracture de maintes fissures lorsqu'elle se torture l'esprit en réfléchissant à ses repas ? Les scènes de rêves sont un plaisir à écrire (autant que les scènes d'horreur et les scènes de sexe !), parce qu'elle permettent de faire fi des lois de la natures, de situer le personnage dans des lieux impossibles, de faire revenir des personnages d'entre les morts et de faire appel à des images qui n'auraient pas leur place dans le monde de l'éveil.
D'un autre côté, mes propres rêves ont été utiles dans la rédaction d'une scène de ce roman : celle où tout bascule. Je ne veux pas vous en dire plus pour l'instant, car si, un jour, mon roman vous tombe entre les mains, cela pourrait gâcher une partie de votre plaisir. Cependant, d'un point de vue plus technique, je n'ai pas tenté de reproduire mon rêve sous forme de prose, mais plutôt d'en extraire l'ambiance et j'ai même pu utiliser une image dérangeante qui cadrait parfaitement avec la scène que je devais écrire. Fait intéressant : cette scène se passe dans le monde de l'éveil.
Sur ce, faites de beaux rêves !
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