Ma réviseure favorite viens de me remettre les corrections de Cannibale Blues. Les corrections ne sont pas si pires, je dirais même que c'est beaucoup mieux que ce que je croyais. Mais après discussion sur le fond du texte, je me pose plusieurs questions. J'imagine qu'elles sont normales, mais...
Est-ce que les corrections à effectuer en valent la peine ? Est-ce que l'histoire peut toucher un public assez large ? Est-ce que c'est assez bon pour inciter un lecteur à lire mon second roman ? Est-ce que je serais mieux de terminer et soumettre mon second roman, qui est de mon point de vue plus intéressant et qui touche un plus grand public ?
Cela en devient presque une question de marketing plutôt qu'une question de littérature. Que ce soit publiable n'est pas vraiment la question, car j'ai lu beaucoup de romans moins bons que Cannibale Blues.
Mais y a-t-il un marché québecois pour un roman qui a un public très ciblé ? Plusieurs romans d'horreur, francophones ou en traductions, sont publiés chaque année au Québec et en France. Leur qualités littéraires et horrifiques ne me font aucun doute, mais la plupart de ces romans peuvent être appréciés par un large public, car ils correspondent à ce qu'attend le lecteur d'un roman d'horreur, soit une histoire sanglante ou surnaturelle avec suffisament d'action et de rebondissement pour les tenir en haleine. Ce n'est pas du tout l'esprit de Cannibale Blues.
Si on compare, Cannibale Blues est cousin de La Peau Blanche, de Joel Champetier, publié aux éditions Alire, un excellent roman qui raconte l'histoire d'un jeune homme qui tombe amoureux d'une cannibale. À l'opposé, Cannibale Blues raconte l'histoire d'une femme cannibale sur qui le destin s'acharne et qui s'enfonce dans les affres d'une dépression meurtrière. Il y a suffisament de sexe et de sang pour intéresser le lecteur jusqu'à la fin. Là n'est pas le problème. Je crois surtout qu'un roman d'horreur où qui n'a pas de méchant clair peut être difficile à accepter.
Deux de mes lecteurs m'ont dit qu'ils avaient aimé le roman, mais que ce n'était vraiment pas le style d'histoire qu'ils recherchaient. Et encore ! S'ils se retrouvaient en librairie devant un deuxième roman du même auteur, ils hésiteraient avant de le lire. Pas que ce n'était pas bon, disent-ils, mais plutôt que ce n'est pas du tout leur style. Trop gris...
Y a-t-il un marché pour ce type de littérature au Québec ? Est-ce sage de s'y faire connaitre avec ce genre de texte ?
Le marché du livre d'horreur anglophone a une particularité que l'on ne trouve pas au Québec. Quelques maisons d'éditions assez underground publient à petit tirage des romans/nouvelles plus extrêmes et underground que ceux des grandes maisons d'éditions. Idéalement, c'est dans un contexte comme ça que Cannibale Blues devrait être publié. Ciblé sur un public restreint et précis.
Alors quoi faire ? Graver le texte sur un CD, mettre le CD dans un tirroir en attendant d'être une star ? Faire les corrections nécessaire, soumettre le texte et attendre ? Rétrécir le texte pour en faire une nouvelle et le soumettre à des magazines d'horreur ?
Comme on dit par chez nous, yé fourré l'chevreuil.
Tu peux essayer D-Star Éditions, ils recherchent de l'horreur.
RépondreSupprimerSinon, Michel Quintin publie Agrippa, une série qui flirte avec l'horreur, ils seraient peut-être partants.
Si tu fouilles dans le répertoire des maisons d'édition sur le site web du libraire.org tu pourras en trouver d'autres.
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RépondreSupprimerMerci M. Si la grippe peux me lâcher (au sens figuré... voir autre post), je devrais pouvoir finaliser ça et m'essayer chez un de ces éditeurs (ou un autre !).
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